QU’EST-CE QU’UN DESIGNER D’INTERACTION ?
Quand on me demande d’expliquer ma spécialisation, je me retrouve souvent devant des yeux ébahis de personnes, qui finissent relativement par me dire « ouai bon bah tu fais du graphisme quoi ! »
Donc pour éviter ce raccourci un peu trop raccourci, je m’en vais donc essayer de vous expliquer ce que cache ce jolie terme !
Tout d’abord, il faut savoir que dans le design d’interaction, se cache là aussi plusieurs spécialités. Elles peuvent se rejoindre, et même se recouper à l’intérieur de ce champ complexe.
Mais, il ne faut pas le confondre et le limiter au design de services, ou bien d’interfaces, qui sont là des domaines différents (j’y reviendrais plus tard sûrement dans un autre article).
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’un designer d’interaction va toujours partir de l’humain, de l’user.
À partir d’un problème, d’un besoin qu’il aura décelé, il va ensuite trouver des solutions innovantes pour répondre à ce problème. Cela peut être via le biais d’objets connectés, des applications, mais aussi des environnements numériques complets.
Son champ d’intervention peut être très large, que ce soit médical, dans les transports, la finance, l’énergie…
Si vous êtes curieux et souhaitez avoir quelques exemples plus concrets, je vous invite à aller voir le lien suivant, http://designinteraction.org/category/applications/.
Répertoriant très bien tout ce qu’il ce fait dans le design d’interaction français, que ce soit sur des objets connectés, ou des espaces tangibles !
Le designer d’interaction possède une méthodologie propre, nommée le « Design Thinking ».
Il va passer par différentes phases, et les valider au fur et à mesurer pour passer au palier suivant :
- Empathise : Ressentir le problème à résoudre en s’identifiant au mieux à l’utilisateur et en faisant donc preuve d’empathie.
- Define : Une fois le problème appréhendé, identifier et définir clairement les objectifs à atteindre et les besoins à résoudre par des scénarios d’usages, des Personae (un personnage imaginaire qui représente un groupe ciblé)….
- Ideate : Imagination, conception, créativité. Toutes les idées sont bonnes qu’elles soient raisonnables ou totalement folles. Et pour cela, on a tendance à beaucoup, beaucoup, beauuuucoup utiliser les postits ! (sisi, cela est véridique!).
- Prototypage : Pour exprimer et appréhender une idée, il faut la matérialiser. Il faut donc confectionner un objet pour expliquer la solution envisagée au problème.
- Test : la solution est modélisée pour être confrontée aux conditions réelles d’utilisation.
Pour être designer d’interaction, il faut une grande polyvalence, curiosité et surtout avoir une capacité à s’approprier des problématiques complexes.
Il ne faut pas avoir peur d’apprendre de nouveaux langages de programmation, et même de mettre le nez dans la soudure, l’électronique au besoin. Il faut savoir s’auto-former, et faire également une veille permanente sur tout ce qu’il se fait, d’un point de vue graphique, design… mais même culturel, sociologique. Car avant tout, il y a un gros travail sur l’humain à faire. C’est par de nombreuses analyses, de recherches, de tests, que le designer pourra comprendre les besoins de l’humain, et donc, pourra y répondre de manières pertinentes.
Dans cet article je ne suis pas allée encore vraiment en profondeur, je pourrais vous écrire des pages et des pages sur ce qu’est vraiment le design thinking, comment créer un Personae et l’intérêt de bien les faire etc… mais prenez ce billet plus comme une mise en bouche générale, une introduction à ce corps de métier si particulier !